Dans cette rubrique, AEGIDE nous raconte en quelques mots sa
propre histoire, son rapport à la musique, les rencontres et les
événements importants de sa vie musicale.
Ces quelques lignes autobiographiques, parfois
confidentielles vous permettront de mieux connaître son parcours
et de découvrir aussi un peu l'homme, au delà de l'artiste.
Les premiers pas...

Dans les premières années de ma vie, la musique ne me préoccupe pas,
elle est là, sans que je m’en rende compte.
A la maison, on écoute les disques de Brassens, Brel et
parfois de la musique classique ou du jazz New Orlean’s. Le reste
du temps , la radio tourne en boucle…
La chanson française et les variétés internationales
laissent leurs empreintes sans que j’y fasse attention.
Mon grand frère, déjà adolescent, écoute Santana, Trust,
Police, Deep Purple, Taxi Girl, Pink Floyd… Les incontournables
d’une culture rock qui déferle en France avec 10 ans de retard
(comme d’habitude).
Mes sœurs sont un peu moins « rebelles », elles écoutent
plutôt Julien Clerc, Souchon et (quand même) Téléphone et les
Beatles.
Dans leurs « boums» je me faufile et hurle « antisocial » en
faisant semblant de vider des bouteilles de bières…

A l’école primaire, on écoute Nrj, la radio
« super branchée » où l’on entend tous les tubes du moment…
New wave, rock FM, pop music, variété française… Je n’arrive
pas à apprendre par cœur tous les noms des groupes, mais il y
avait des hits par paquets…
Et puis c’est le choc : « Il suffira d’un signe », « Je
marche seul », « Américain », « Envole-moi »… Comment échapper à
JJG dans les années 80 ? Impossible !
Est-ce par identification ou je ne sais quel autre processus
de construction de soi ? Est-ce simplement parce qu’il a l’air d’être
sincère ?
Toujours est-il que ses morceaux réveillent quelque chose en
moi. Le phénomène est inexplicable et l’histoire « Goldman »
durera longtemps.
Durant cette période j'ai été également touché au coeur par les chansons de Daniel Balavoine, Renaud, Francis Cabrel et marqué au fer rouge par le groupe Téléphone.
L'adolescence...

Au collège, je fais la connaissance de Mathieu,
qui deviendra un de mes meilleurs amis.
Mathieu joue de la guitare électrique, il a l’air heureux
quand il joue : métamorphosé… Mathieu a aussi un multi-effets !
C’est lui qui m’apprendra les premiers riffs et la gamme
pentatonique que tous les « guitar-heros » savent faire !
Je demande donc une guitare à mes parents, mais ils ne
semblent pas convaincus de mon assiduité et de ma motivation
futures… C’est vrai qu’à 13 ans, j’étais quand même plus intéressé
par le foot, le tennis et les jeux vidéos !
Tant pis pour la guitare, je m’entraîne à jouer les solos
de « Still loving you » et « Europa » sur une raquette de tennis
transformée en « six cordes » virtuelle...
C’est aussi à cette période que je commence à écrire mes
premiers textes. (Oui, appelons quand même ça des textes…)
Vu que je commence à m’intéresser aux filles et que je n’ose
ni les approcher ni leur parler, j’écris des poèmes, des lettres…
J’ai besoin d’extérioriser des sentiments ou des idées sur papier
car je n’arrive pas à le faire en « parlant ».
Petit à petit je prends plaisir à faire rimer les mots et à
jouer avec, mais cela ne donne pas encore des chansons puisque je
ne sais toujours pas jouer la moindre note de musique…

Au lycée, les choses sérieuses commencent : Je
rencontre de nouveaux amis qui « grattent » un peu, il y a un club
musique…
Cette fois, je ruse : au lieu de solliciter à nouveau mes
parents pour la guitare, je demande à mon beau-frère de me prêter
la sienne… Merci Joël d’avoir accepté !
C’est le début de la fin : je passe tout mon temps à
gratter, chercher des nouveaux accords, à essayer de mettre une
musique sur mes textes… Les résultats scolaires en pâtissent, mais
je tiens bon : je passe en première…
Et voilà, on arrive au chapitre que tous ceux qui ont étés
ados depuis les Beatles connaissent par cœur : la création d’un
groupe de rock avec les potes du lycée et le « fan club » composé
des parents, des petites copines et des copains de classe…
Ce super combo qui va tout casser s’appelle « DOMP » (ça ne
veut rien dire et c’est ça qui est bon ! ). Il est composé de
Mathieu (le guitariste trop fort !), Julien et Julien (duo
basse/batterie qui déchire tout !) et moi (guitare et
heu…« chant »…)
A la fin de l’année, on fait notre premier concert dans la
salle des fêtes de mon village : Montberon.
Ce concert me laisse un souvenir impérissable : je fête mon
anniversaire avec tous mes meilleurs amis, j’embrasse Marie, une
des cinq filles dont j’étais amoureux depuis mon enfance (Rock Star attitude !), les
gens ont adoré le groupe et un « bandit de grand chemin » part
avec la caisse de la soirée ! Bref, la vie quoi : magique et dure
à la fois…
« Domp » dure un an et c’est le premier « split ». On
apprend vite le métier finalement…

C’est alors que commence l’aventure des « Petits
Garçons » :
Je redouble ma première ! Eh oui : le rock et les mathématiques ne font pas toujours bon ménage…
Je rencontre dans ma nouvelle classe un phénomène nommé
Raphaël, qui chante le solo de « Hôtel california » avec le nom
des notes, qui joue l’étude révolutionnaire de Chopin les doigts
dans le nez et qui « commence » la guitare dans un groupe de
Ska-Reggae.
Ensemble, on joue, on parle, on écrit et l’idée s’impose
d’elle même : « on forme un groupe »
Voici donc les « Petits Garçons » : Raphäel et moi aux
guitares et aux compositions (paroles et musique) Julien à la
basse et Yannick à la batterie.
Avec le recul, je pense que ce groupe avait un fort
potentiel, mis à part son nom… On a écumé les scènes toulousaines
pendant 4 ans : les bars, les concerts de soutien aux manifs
étudiantes, quelques festivals et même des « Bikinis » et un
palais des sports !
Une très belle période de ma vie où j’ai l’impression que
tout « roule » naturellement et que tout est « facile » : que de
bons souvenirs !
1998 ! Après un album « Nue et ardente », le groupe se
sépare, Yannick et Julien se rangent dans la « vraie vie »,
Raphaël et moi restons dans la musique mais chacun de son côté…

La fin de l'insouciance...
La période suivante est très difficile à vivre,
ce sont les prémices de l'âge adulte, la prise de conscience des
réalités, le début des responsabilités et la fin des rêves de
gosse.
C’est pour moi la traversée du désert, d’autant que dans mon
entourage, beaucoup de musiciens réussissent leurs divers projets
et que le mien tombe en ruine. Je reste sur la touche… dur à
encaisser.
Je me bats pour vivre de la musique et je termine mes études
(conservatoire et faculté de musicologie) en Juin 2000. Puis, je
quitte Toulouse pour effectuer mon service militaire (dans une
école de musique : ouf !).

De retour à Toulouse, je trouve un orchestre de
« variétés rock » et plusieurs groupes, ce qui me permet de me
« roder » encore.
Parmi ces groupes, « S » un duo toulousain (chanson / pop )
présente un projet sérieux après un album autoproduit prometteur.
Je me lance avec eux dans l’aventure : promo du disque,
festivals, résidences, concerts, radios et réalisation d’un 2ème
album. On y croit dur comme fer et nous vivons de fort belles
choses.
Malheureusement, après 4 ans d’existence, le duo s’essouffle
et ce second disque ne sera pas édité.
C’est la fin d’une autre belle histoire, mais toutes ces
expériences m’apportent plus de maturité et encore plus de volonté
pour entreprendre un nouveau projet.

Je décide donc de me lancer et de monter un
groupe pour jouer enfin mes propres chansons en public.
C’est en 2003 que commence l’histoire d’AEGIDE. Les débuts
du groupe sont difficiles : peu de dates et difficultés pour
maintenir une équipe « stable ».
Heureusement, il y a Jenny (violoniste et violoncelliste) et
Yoann (clavier et DJ électro) qui ne m’ont jamais laissé tomber.
Je connais Yoann depuis la fac de musique (1998) et Jenny depuis
2001 : ils sont devenus deux de mes meilleurs amis.
La naissance d'AEGIDE...

En 2004, après quelques mois de réflexion et de
remises en questions, je décide d’assumer pleinement mes chansons
en tant qu’auteur compositeur interprète.
Le nom « AEGIDE » devient mon pseudonyme et non plus celui
d’un groupe. Ceci implique encore plus de responsabilités, de
motivation et d’investissement de ma part, mais d’un autre côté,
je suis moins tributaire de musiciens « fantômes » et d’aides
hypothétiques.
Mon premier album voit le jour: « Cerf volant » comporte 11
titres, c’est un disque autoproduit, avec très peu de moyens et
que je réalise moi même.
Le résultat est très proche du « live » : un son simple et
authentique (peu d’effet et de « re-recording ») au service de
chansons calmes et poétiques pour la plupart.
Ce disque sera suivi de nombreuses dates, de showcases et de quelques festivals sur la
région toulousaine. Il fera également l'objet de quelques diffusions sur les radios locales de France.

En 2008, je me remets à l'écriture pour de
nouvelles chansons, je consacre tout mon temps libre et mes
vacances d’été à un futur album si important pour moi.
Ce projet est plus ambitieux au niveau des arrangements et
plus « pop/rock » du point de vue du son.
Encore une fois, je travaille avec Yoann (programmations) et
Jenny (quatuor à cordes) qui grâce à leurs talents et leur
gentillesse me donnent beaucoup d’énergie.
En parallèle, je développe un peu ma « promo » avec la
création d’un site web (celui-ci !) et via les réseaux
sociaux (myspace...) afin de faire connaître un peu ma musique.
En Novembre, les choses se précisent et se précipitent (tant
mieux): j’ai l’opportunité d’enregistrer en studio !
En Juin 2009, le disque est terminé : L’album « Troisième
monde » peut enfin voir le jour, Il sera distribué par le label
Mosaïc Music.
La route est belle...

Pendant près de deux ans, je défends au maximum
cet album sur scène et par une promotion assidue sur le net.
En 2011, après une grosse désillusion avec le label My
Major Company et après avoir été arnaqué par une "boîte de com'
parisienne", je décide de faire une pause et de privilégier ma vie
familiale.
Je mets donc la musique entre paranthèses jusqu'à l'été 2013
qui marque le début d'un nouveau projet musical.
J'écris, compose et arrange de nouvelles chansons qui donneront
naissance à deux EPs 3 titres: "Sci Fi Hero" en 2014 et "Ce sera sans moi" en 2015.
Pour la première fois je travaille aussi la mise en image de mes singles en les accompagnant de clips pour la diffusion sur le web.
Aujourd'hui mon nouvel album:"Audiotonine", est enfin disponible: c'est un LP de 12 titres édité dans un beau boitier digipack! Je prépare également mon retour sur scène à partir de l'année prochaine avec une série de concerts et showcases.
Les démarches sont nombreuses : radios, internet,
promotion, évolution...
La route est longue encore, mais elle est tellement belle et
excitante…